La RATP a la gestion d’un patrimoine foncier, mobilier et immobilier, colossal : les voies, les gares, les aménagements et ouvrages d’art qui s’étendent sur des centaines d’hectares. Assurer la maintenance des voies et des caténaires, entretenir le bâti, moderniser le réseau et les équipements représentent de lourdes tâches indispensables pour mener à bien cette mission de service public.
Dans le cadre du marché RATP de cartographie de son patrimoine, TT Géomètres Experts, grâce à sa connaissance du terrain d’une part et à sa parfaite maîtrise des technologies les plus avancées d’autre part, a mis en œuvre sa solution d’acquisition des données par scanner 3D dynamique permettant de s’affranchir d’un bon nombre de contraintes liées à l’exploitation millimétrée de la ligne A du RER.
La première partie de la campagne de relevé du patrimoine s’est opérée en 2 nuits, sur les branches Est du RER A. Le principe est plutôt simple : il s’agit d’arrimer le scanner 3D dynamique, son pupitre de commande et son système d’alimentation autonome sur un wagon à plateau, puis de tracter le wagon à vitesse à peu près constante, environ 50 km/h, d’un bout à l’autre de la ligne.
Le scanner
Le scanner, géolocalisé en continu par GPS, enregistre les coordonnées de tout bâti ou objet situé dans un rayon de 300 mètres pour former un nuage de points homogène reproduisant précisément la réalité qui l’entoure. Pour les parties souterraines du réseau, la centrale inertielle du système associée à un réseau de points d’appuis permettent de pallier à l’absence de signal GPS pour garantir la bonne géolocalisation des tunnels au centimètre.
Dans la pratique, il faut fixer le scanner à une bonne hauteur, et placer sur le wagon un générateur électrique afin de l’alimenter. Enfin, pour que les coordonnées GPS soient parfaitement précises, un temps d’initialisation d’environ 5 minutes est nécessaire, le temps que la machine synchronise plusieurs satellites et que la centrale inertielle se stabilise.
La première nuit a servi de test et de validation de la solution et de la méthodologie proposées : fixation du scanner, initialisation, vitesse de la motrice, contrôle des données acquises.
Afin de faire avancer le scanner à vitesse constante, les acquisitions ont eu lieu durant les nuits de samedi à dimanche, c’est à dire lorsque le trafic voyageur est interrompu et qu’il n’y a pas de travaux sur les voies.
1 million de points à la seconde, à 60 km/heure
Le scanner 3D dynamique est en mesure d’acquérir 1 million de points à la seconde, et donc, logiquement, la densité du résultat est inversement proportionnelle à sa vitesse de déplacement. Selon la résolution recherchée, la vitesse peut varier entre 30 et 110 km/h.
Compte tenu du relevé demandé, la vitesse de 60 km/h a été retenue pour cette campagne d’acquisition.
De retour à l’agence, avec un disque dur de quelques centaines de giga-octets de données, il ne reste plus qu’à les exploiter, c’est à dire nettoyer le nuage de points des informations parasites et en extraire celles qui permettront d’établir les plans 2D destinés à la RATP.
Il s’agit dorénavant de la partie la plus longue du travail, puisqu’en 2 nuits, c’est à dire 6 heures effectives, 65 km de réseau ont été scannés par l’équipe de TT Géomètres Experts.
Le coût d’acquisition des données est très inférieur à la méthode traditionnelle, pour des résultats exhaustifs, de très grande précision et dans un délai record. En outre, le travail se fait en toute sécurité puisque les opérateurs sont à bord du train, ce qui évite d’avoir recours à du personnel sur les voies ou des annonceurs (cas du Réseau SNCF), les personnes qui préviennent les agents qui travaillent à proximité des voies de l’arrivée d’une rame.